Rencontre du 26 avril 2014 > Marie-Françoise BIDAULT


Regards sur la Révolution des Œillets, quarante ans après
par Marie-Françoise BIDAULT


Quand le 25 avril 1974 éclate le coup d'Etat organisé par des militaires, il met fin à une longue période d'un régime sclérosé, l'Estado Novo. Issue du soulèvement du 28 mai 1926, à l'initiative du général Gomes da Costa, acteur portugais de la Première Guerre Mondiale, cette révolte a clôt la période de désordre ayant caractérisé les dernières années de la République et marque le début d'une dictature militaire à laquelle succédera la dictature Salazariste.

Comment en est-on arrivés à ce soulèvement de 1974 ? 

Dirigé d'une main de fer par Salazar jusqu'en 1968, puis avec un semblant de libéralisation par Marcelo Caetano jusqu'en 1974, le pays, situé à l'extrémité de l'Europe (Lisbonne est la seule capitale européenne au bord de l'Atlantique), s'appuie sur un empire colonial dont Salazar a fait son fer de lance. Tournant le dos au vieux continent, il revendique d'être Orgulhosamente sós (Nous sommes fiers d'être seuls). C'est d'ailleurs lui qui a introduit cette notion et qui en a fait le centre de la pensée officielle. Pas de partis politiques officiellement reconnus, seule l'Union Nationale créée en 1930 constitue le mouvement représentatif du pouvoir. Police et censure s'activent pour empêcher toute velléité de contestation. La redoutable PIDE exerçait avec un zèle incomparable une surveillance sur la population ne ménageant pas ses efforts pour maintenir l'ordre au prix d'arrestations arbitraires et d'incarcérations dont le camp de concentration de Tarrafal , au Cap-Vert, est l'exemple le plus connu. Torture et isolement font partie du quotidien des prisonniers. Présente au Portugal mais aussi à l'étranger : ainsi de forts soupçons ont pesé sur cette police politique à propos de l'incendie de la bibliothèque de Rennes 2 même s'il n'y jamais eu de preuve irréfutable.

Les journaux filtrent l'information ; souvent la presse internationale communique mieux sur les événements. La consultation des journaux français, en particulier Le Monde, est révélatrice de cette situation, même s'il était souvent difficile de trouver la presse étrangère dans les kiosques portugais, en particulier dans les derniers mois qui ont précédé la fin du régime. La censure ne s'exerce d'ailleurs pas seulement sur les journaux mais aussi sur la littérature portugaise et étrangère.

Le peuple a bien du mal à s'exprimer. Ce qui explique, sans aucun doute, le titre de l'ouvrage de Mário Soares publié en France en 1972 Le Portugal bâillonné.

Quant à l'économie portugaise, fondée sur le corporatisme, elle est proche du sous-développement, le régime se repliant sur une sorte d'autarcie centrée sur la métropole et les territoires d'outre-mer. Elle souffre d'un clivage entre le monde rural et celui des villes (ce n'est qu'en 1970, 28 ans après les ouvriers, que les salariés de l'agriculture auront droit aux allocations familiales , clivage que l'on retrouve entre les campagnes du Nord, terre de petites propriétés et celles de l'Alentejo, au-delà du Tage, comme le nom l'indique, région des grands domaines agricoles).

L'industrie, pour sa part, marque le pas jusqu'aux années 1960, Salazar freinant le plus possible la modernisation car il redoutait les concentrations ouvrières craignant qu'elles ne provoquent des mouvements de contestation du pouvoir.

Avec l'entrée du Portugal dans l'AELE (Association Européenne de Libre Echange) en 1959 la situation se diversifie en s'ouvrant aux capitaux étrangers. A partir de 1961 l'installation de la Lisnave sur la rive gauche du Tage en face de Lisbonne ouvre de grandes espérances. Port naturel en eau profonde, sur la route maritime du Cap, c'est, à l'époque, le plus important chantier naval du monde occidental.

Malgré tout la croissance reste insuffisante pour avoir une balance commerciale bénéficiaire même si le déficit peut être masqué par les revenus provenant du tourisme et de l'émigration.

Le poids des guerres coloniales dans la société 

C'est donc dans un contexte oppressant que le poids des guerres coloniales se fait sentir pour la population. Les premières révoltes qui éclatent en Angola en février 1961, marquent le début d'une lutte qui allait durer treize longues années, se propageant à la Guinée en 1963 puis au Mozambique en 1964. Lutte de guérilla dont il était difficile de deviner qu'elle allait prendre une telle ampleur. Personnellement j'ai eu l'occasion de séjourner en Angola durant 6 semaines en 1973 mais pas d'aller sur le front de l'Est où se déroulaient les combats comme en témoigne la trilogie de António Lobo Antunes (traduite en français) relatant son expérience de médecin appelé. A la sortie de Luanda il fallait alors franchir un poste de police pour vérification d'identité et nous ignorions alors que 700 kilomètres plus loin, au sud, la PIDE nous interrogerait sur les motifs de notre voyage après avoir suivi tout notre périple.

Malgré le déclenchement des luttes de libération le régime de Salazar continue à miser son avenir sur le maintien des colonies (devenues Provinces d'outre-mer en 1951) sous la houlette de la Mère-Patrie). Le Président du Conseil connaissait mal l'Afrique où il ne se rendit jamais en voyage officiel. Et pourtant la situation eût mérité d'être mieux prise en compte. En effet en 1970 les territoires africains avaient en totalité le même nombre d'habitants, soit 9 millions que la métropole mais pour une superficie d'un peu moins de 2 200 000 km2 c'est-à-dire l'équivalent de l'Allemagne, la Grande Bretagne, l'Italie et l'Espagne réunies. 450 000 blancs/ 5 millions de noirs en Angola, 200 000 blancs pour 7,5 millions de noirs au Mozambique, et 3000 blancs pour 800 000 noirs en Guinée sans oublier les assimilés métis ou noirs considérés civilisés.

Il est vrai que les échanges commerciaux représentaient un élément non négligeable pour le Portugal qui y envoyait ses produits manufacturés en échange de matières premières : pétrole, café d'Angola ou encore coton et thé du Mozambique.

Mais le coût de la guerre allait aussi croissant au fil des années :


budget militaire
% du PIB
dépenses de l'Etat
% du PIB
1963
6,5 %
39,9 %
1967
7,4 %
43,7 %
1970
9,03 %
44,4 %


Malgré l'importance de ces sommes qui grèvent fortement les finances de l'Etat l'armée a besoin de toujours plus d'argent pour mener à bien sa tâche malgré les difficultés croissantes.

L'armée et la guerre

Avec l'Eglise l'armée représente un des piliers du système.

Composée de 4 éléments (Forces armées) GNR (Garde Nationale Républicaine), Mocidade Portuguesa (Jeunesse Portugaise) et Legião Portuguesa (Légion Portugaise). Seules seront évoquées ici les Forces Armées dont une partie a joué un rôle actif dans le coup d'Etat.

Encore faut-il faire une différence entre les gradés (officiers) et les officiers subalternes et les soldats. Ces derniers étaient des appelés sans beaucoup d'instruction, le plus souvent, qui devaient faire 2 ans de service militaire en 1968 mais la durée de la conscription allait passer à 4 ans en 1972. C'est dans ce corps d'armée que pas moins de 14 tentatives de conspirations eurent lieu au cours de la dictature. L'une des plus connues est celle qui se produisit à Beja dans la nuit du 31 décembre 1961 au premier janvier 1962 que n'est pas sans rappeler la mutinerie de Caldas da Rainha. Une seule division s'étant soulevée elle fut rapidement arrêtée par la GNR dans sa marche sur Lisbonne.

Il n'en fut pas de même pour les officiers supérieurs bien qu'il y ait eu quelques dissensions à la fin des années 60 avec le pouvoir incarné par Marcelo Caetano à partir de 1968.

Une lettre confidentielle envoyée à quatre généraux par le général Delgado (candidat malheureux à la Présidence de la République en 1958) qui mourut assassiné par la PIDE en Espagne près de la frontière) resta sans réponse des destinataires. On parlait d'ailleurs ironiquement d'une Brigada do Reumático (Brigade du rhumatisme) à propos d'une réunion organisée pour l'entourage de Caetano.

Déjà en 1961 l'aventure de l'ex-capitaine Galvão, un temps fidèle du régime et auteur d'une carte montrant que le Portugal n'était pas un petit pays, qui avait détourné vers le Brésil le paquebot Santa Maria avec 500 passagers, eut un certain retentissement dans la presse internationale avant de retomber dans l'oubli.

1961, c'est aussi l'année où les territoires de l'Inde, Goa, Damão et Diu ont été annexés par l'Union Indienne, perte qui fut indirectement attribuée aux militaires.

Il fallut donc attendre la sortie de l'ouvrage de António de Spínola Le Portugal et son avenir le 22 février 1974 dont la première édition, tirée à 10000 exemplaires, se vendit en deux jours. Considérée comme explosive, cette publication lui valut d'être mis à la réserve le 14 mars ainsi que son supérieur le chef d'Etat Major le général Costa Gomes qui en avait autorisé la parution.
En parallèle un groupe de capitaines qui se fera connaître, plus tard, sous le nom de Mouvement des Forces armées (MFA) s'était constitué en 1973 avant de rédiger un Manifeste qui, le 22 mars, définissait les objectifs d'une centaine d'officiers préconisant une solution politique pour l'Afrique, convaincus qu'ils étaient de l'impossibilité de parvenir à une victoire par les armes. Leur programme dit des 3 D, Démocratiser, Décoloniser, Développer, avait le mérite d'être clair. Si les deux premiers allaient être réalisés dès les années 75/76 le troisième serait plus difficile à appliquer.

Le difficile apprentissage de la démocratie

Même si on ne le savait pas publiquement (la censure jouait souvent bien son rôle) les conditions étaient réunies (les idées ayant fait leur chemin au sein de ce qui n'était encore que le groupe des capitaines) pour déclencher un soulèvement contre le pouvoir en place.

Le signal allait être donné d'abord par la chanson E depois do Adeus de Paulo de Carvalho diffusée juste avant Grândola Vila Morena chanson de José Afonso qui restera dans l'histoire.

La suite des événements est connue : l'arrivée des troupes à Lisbonne en provenance de Santarém après un convoi de 3 heures, l'intervention de Salgueiro Maia au Terreiro do Paço puis auprès de Caetano réfugié dans la caserne do Carmo, la reddition du Président du Conseil qui accepte de céder le pouvoir à Spínola « pour qu'il ne tombe pas dans la rue ». On retrouve tous ces éléments dans le film de Maria de Medeiros Capitães de Abril (Capitaines d'avril).

Si cette rupture avec la dictature salazariste marquait la fin d'une ère c'était aussi le début d'une nouvelle époque qui allait marquer l'avènement de la démocratie. L'espoir était d'autant plus grand que le régime antérieur avait été très coercitif et n'autorisait pas la libre expression de la population.

La Révolution laissait entrevoir des transformations politiques et économiques mais aussi culturelles et sociales. Si l'idée de changement était omniprésente la réalisation allait se révéler plus difficile.

Dès le 26 avril le général Spínola ayant souscrit aux déclarations du Mouvement avait été désigné comme Président de la Junte de Salut National. Les exilés politiques rentrent au pays, Mário Soares pour le Parti Socialiste, en provenance de Paris, arrive le 28 par le train et reçoit un accueil triomphal à la gare de Santa Apolónia. Il précède de 24 h Álvaro Cunhal venant de Prague en avion.

Le 1er mai fut un triomphe marqué par des défilés dans toutes les villes (interdit sous Salazar). Spßnola, devenu Président de la République nomma Palma Carlos Président du Conseil, d'un gouvernement qui n'allait durer que deux mois. C'est le premier d'une série de six gouvernements provisoires jusqu'au 23 juillet 1976.

Après l'euphorie du 1er mai et les premières institutions mises en place au cours du mois de mai, « dès le mois de septembre » l'épreuve de force était engagée entre la droite regroupée autour du Président de la République et la gauche réunie autour du Président du Conseil.

Désavoué à la suite d'un appel à une « manifestation de la minorité silencieuse » en septembre 1974 Spínola, contraint de démissionner, sera remplacé par Costa Gomes, jusqu'à l'élection de Ramalho Eanes.

Bientôt un autre clivage se fait jour entre deux tendances au sein du gouvernement ; l'une, incarnée par le PPD (centre droit) a la faveur d'une partie des socialistes et d'un certain nombre de membres du MFA, l'autre, bénéficiant des sympathies de la majorité des officiers du MFA, s'appuie sur le PC et le Président du Conseil.

Après la tentative de putsch du 11 mars 1975 à Sacavém, Spínola, l'homme au monocle, accusé de collusion, est contraint à l'exil.

Diverses mesures sont prises : nationalisation des banques et des assurances (13 09 74) puis des entreprises des secteurs de base.

La campagne électorale pour les élections législatives (25 04 75) est l'occasion de voir fleurir de gigantesques fresques sur les murs de la capitale entre autres, message des partis politiques, notamment du MRPP à l'adresse d'une population dont un tiers est analphabète.

Malgré le succès des socialistes, Vasco Gonçalves, proche des communistes se voit confier un quatrième mandat. De pair avec la multiplication des plans gouvernementaux l'été et l'automne 1975 voient se propager des troubles. Violences anticommunistes dans le Nord mais aussi manifestations suscitées par la réforme agraire dans le Sud alors que des ouvriers du bâtiment en grève font le siège du gouvernement à São Bento. (12 11 75)

Point culminant d'une situation chaotique la rébellion manquée du 25 novembre 1975 marque la fin d'une période marquée par la radicalisation. Une remise en ordre allait s'imposer pour redresser une économie à la dérive.

On peut remarquer que ces événements ont attiré l'attention sur le Portugal. C'est ainsi que la consultation du journal Le Monde sur ces deux années nous a permis de mesurer l'intérêt que suscitait la situation, d'autant plus qu'il y avait eu le précédent du Chili (11 09 1973) avec un effet inverse.

Après ces deux années de tâtonnements, mi-juillet, Mário Soares devient premier ministre inaugurant une série de 14 gouvernements constitutionnels qui se succèdent jusqu'à nos jours. Gouvernements de cohabitation le plus souvent avec le Président de la République.

Chacun d'entre eux faisant deux quinquennats : Ramalho Eanes tout d'abord, suivi de Mário Soares, premier Président civil depuis 1926. Jorge Sampaio, également PS et longtemps maire de Lisbonne occupera le poste de 1996 à 2006 avant d'être battu par l'actuel Président Aníbal Cavaco Silva, premier Président PPD/PSD depuis la dictature Salazariste. Une relative stabilité à la Présidence de la République avec des alternances plus rapides de gouvernements.

Avec des succès variables les divers gouvernements soit de parti unique soit de coalition, le plus souvent, parviennent à rétablir un peu l'économie (jusqu'en 1979, date à laquelle survient un nouveau choc pétrolier) qui reste malgré tout fragile et fin 2004 la dette grimpe à presque 62%. Et elle continue à grimper malgré les programmes d'austérité appliqués par Sócrates, premier ministre socialiste au pouvoir après les élections de 2005.

En janvier, un nouveau plan de rigueur (le troisième en un an) provoque le 12 mars 2011 une gigantesque manifestation qui réunit plus d'un demi-million de personnes entraînant la démission du premier ministre socialiste Sócrates. La population portugaise s'appauvrit, le chômage dépasse 17 % en 2013 et les Portugais sont désabusés face à une telle situation.

Petite lueur d'espoir ces derniers jours ? Les instances européennes Banque Centrale Européenne, Commission Européenne et Fonds Monétaire International (BCE, CE et FMI) viennent, à l'issue d'une quatrième et dernière visite de desserrer l'étau.

Du repli sur soi à l'ouverture vers l'extérieur

En premier lieu dans les années 60/70 l'émigration constitue une soupape de sécurité pour une nation dans une situation économique qui frôle la catastrophe.

Depuis le XIXe siècle, traditionnellement, la principale destination était l'Amérique latine, notamment le Brésil. A partir des années 60 changement de cap, c'est l'Europe qui devient la cible privilégiée. En 1968 la France est largement en tête avec 50 000 individus.

Malgré les incitations du gouvernement l'Afrique portugaise ne présente alors guère d'attrait avec plus ou moins 1000 départs en 1958. Toutefois les données sont sujettes à caution car au-delà des expatriations officielles, dûment enregistrées, il y avait aussi des clandestins qui franchissaient la frontière a salto trompant la vigilance des douaniers avant de traverser l'Espagne pour atteindre la France.

Sans doute y-a-t-il une double explication à ce phénomène. D'une part la situation économique désastreuse qui incite les hommes dans la force de l'âge à chercher du travail à l'étranger, le regroupement familial intervenant par la suite.

D'autre part la guerre outre-mer, en imposant 2 puis 4 ans de conscription, provoquait un sentiment de refus chez des jeunes qui n'étaient guère motivés à consacrer 4 ans de leur vie à une cause pour laquelle ils ne se sentaient guère concernés.

Après le 25 avril 1974 le courant s'inverse c'est au tour du Portugal de faire face à un afflux de réfugiés venus en provenance des anciennes colonies africaines. A l'instar du phénomène qu'a connu la France avec l'Algérie en 1962 une population importante de retornados comme on les appelle (500 000 personnes) arrive en métropole.

Au cours de l'été 1975 les quais de Lisbonne étaient fort encombrés de camions, voitures et autres cantines qui s'entassaient dans le port au débarquement des bateaux. Et il était très difficile de trouver un hôtel, une partie de ceux-ci ayant été réquisitionnés pour loger ces rapatriés.

Actuellement l'émigration portugaise connaît un jour nouveau. Face à la crise économique qui sévit au Portugal les jeunes, le plus souvent diplômés s'expatrient vers l'Afrique lusophone, particulièrement l'Angola (150 000 d'entre eux s'y sont installés depuis 2010) et le Mozambique.

Pour l'Europe entre début 2007 et la crise de 2008 c'est l'Espagne puis le Royaume Uni qui viennent en tête des destinations.

A noter également, au début des années 90, le Portugal devient un pays d'émigration; en effet le flux d'entrée des étrangers est supérieur aux départs des Portugais vers l'extérieur. En fait beaucoup d'immigrés proviennent d'anciennes colonies à l'image des Cap Verdiens qui constituent une véritable diaspora dans la grande banlieue de Lisbonne.

Outre l'intégration économique dans l'Europe, force est de constater le succès de l'ouverture culturelle du pays culminant avec l'exposition de 1998 qui connut un grand nombre de visiteurs et fut l'occasion d'une transformation de la capitale avec le développement de lignes de métro, l'urbanisation de la zone est et la construction du pont Vasco de Gama, le plus grand d'Europe.

A noter également l'octroi du prix Nobel à l'écrivain José Saramago dont l'oeuvre a connu un certain retentissement en France.



L'ACP Alma Lusa remercie chaleureusement Madame Marie-Françoise BIDAULT

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